Le sujet Conversations se trouve dans des carnets de croquis réalisés en Italie au fil des années. Véronique Thiéry-Grenier a choisi de ne pas exposer ces carnets eux-mêmes mais plutôt les peintures réalisées en atelier, au retour des voyages. Le travail tend à rendre compte non plus de la réalité vécue que le croquis s’efforçait de saisir, mais du souvenir métamorphosé par la mémoire.

Les motifs chrétiens y sont abondants : pietà, anges ou prophètes. Ces motifs sont omniprésents dans l’art italien mais ce sont aussi des thèmes intemporels. L’artiste pense que, loin de toute croyance religieuse, l’inquiétude tragique est universelle. Une Pietà à Pristina, une Flagellation à Kyiv, une Couronne d’épines à Alep ou une Mise au tombeau à Paris, trament l’histoire entière de l’humanité.

Une image de l’Italie aujourd’hui  ne lui apparaît que de façon éphémère et c’est cela que cherche son travail de peinture: tenter de se saisir d’éléments soudains, brefs et rares. Leur éclat naîtrait de la conjonction d’événements fortuits, gratuits, dont on bénéficie sans les avoir cherchés si l’on est disponible à ce qui n’arrive qu’une fois.