Sofía Montes est une artiste multidisciplinaire. Sa vision du monde s’exprime par touches, comme des haïkus de notre société moderne, que ce soit à travers la photographie (voir son exposition La vida es hermosa no entiendo el veneno, en décembre 2019 à La Galerie Philosophique) ou des sculptures abstraites.

Cette projection artistique est présentée dans sa nouvelle exposition, intitulée structura,ae f. Une collection capsule composée de constructions géométriques, intuitives et radicales. Ces dernières sont présentées dans le nouvel espace éphémère de La Galerie Philosophique : l’Espace Voûté.

On peut retrouver dans cette série de sculptures un hommage à l’Arte Povera, dans le sens où le travail de Sofía Montes consiste à défier la société de consommation. En effet, l’artiste récupère des morceaux de bois laissés-pour-compte, qui dans leur nature première avaient une autre fonction et utilité. Leur transformation (ou transmutation) en œuvres d’art tient du miracle et participe pleinement de la réflexion sur la dialectique entre la nature et la culture.

Mais le travail de l’artiste espagnole cherche avant tout à exprimer une certaine idée de l’équilibre, et peu importe si celui-ci n’est pas parfait ! C’est justement là que réside la puissance de son travail : des structures géométriques, spontanées et inventives, qui hésitent entre stabilité et vacillement.

Les œuvres de Sofía Montes contiennent le mystère de cette dualité et nous émeuvent, sans doute car elles sont la métaphore de notre nature fragile, qui n’a pourtant de cesse que de rechercher un certain équilibre.

Une quête susceptible, non d’égarer l’être humain, mais de renforcer sa relation, fût-elle momentanée, avec le monde.

Sofía Montes vit et travaille à Madrid.