Centre dramatique fribourgeois, Théâtre des Osses & Théâtre de Carouge, Atelier de Genève

Faut-il aimer pour jouer les amoureux ? La réalité finit-elle toujours par dépasser la fiction ? Quand deux couples de domestiques se muent en comédiens, tout peut finir par arriver.

Merlin, le valet, partait d’une bonne intention lorsque, pour le mariage du neveu de Madame A., ce dernier décida de monter une pièce de théâtre. Idem, d’ailleurs, lorsqu’il se mit en tête de confier les rôles de sa création à deux couples de domestiques. Là où, peut-être, le valet aurait dû revoir sa copie, c’est au moment de définir la distribution des personnages. Pas sûr, en effet, que d’intervertir les couples officiels était une bonne idée.

Petite pièce en un acte et en prose de Marivaux, « Les acteurs de bonne foi » est une formidable mise en abyme qui aborde des questions aussi essentielles que l’amour, le pouvoir, la manipulation, la sincérité ou encore les relations entre les différentes classes sociales. Parsemée, çà et là, de fausses improvisations, de chorégraphies, de petits numéros et de musique jouée en direct, la version de l’œuvre de Marivaux, proposée par Geneviève Pasquier et Nicolas Rossier, réussit la prouesse de moderniser une pièce de 1755 tout en évitant de la travestir.