D’après l’idée antique que la perfection ne peut naître que dans l’art, «Shaping» a pour thème l’aspiration de l’homme pour un idéal de beauté qui lui permettrait d’accéder à l’immortalité. Sur le même sujet que le «Pygmalion» de Jean-Jacques Rousseau, leurs sculptures s’animent, et entraînent leurs créateurs dans un ballet enfiévré vers la quête de l’absolu inaccessible.
Dans Shaping – signifiant «mise en forme» – le danseur est le sculpteur de la période classique grecque: il travaille la réalité jusqu’à ce qu’il pense avoir créé un être parfait. De même, les chorégraphes de la Company Idem tentent de mettre en relation cette idée du monde antique avec le présent.
Mais aujourd’hui un autre idéal de vie a pris la place de l’art, remplacé par le culte de l’efficacité, de la rapidité et du succès. La quête de la perfection dépasse l’art de la sculpture et sa quête du divin. L’homme se transforme en un produit conçu de manière mécanique, puis digitale, enfin virtuelle.
Autant de défis que Clément Bugnon et Matthias Kass ont sublimé dans les mouvements de leur quatuor dansant sur scène. Avec cette réalisation très aboutie la Company Idem démarre ici un partenariat de trois ans avec le TBB en tant que compagnie résidente.